Hiver 1992

New York, c'est le genre de ville trop grande pour une seule personne, alors imainez la grandeur que cela représente pour une petite fille. Du haut de ses huit ans, Meghan est en admiration devant l'énorme sapin de Noël qui a pris sa place comme chaque année en plein milieu de Central Park. On dit que Noël est une période de magie et de féérie, et c'est pas Walt Disney qui l'a inventé. C'est vrai, c'est ce que Noël devrait être. Pour Meghan, c'est son premier vrai Noël fait de magie, de lumières, de décoratios et de grandeurs. La petite a toujours vécu dans le Queens et la simple évocation de ce quartier vous laisse en imaginer les conditions. Née de parents d'origine africaine, son futur était déjà comme tout tracé d'avance. Mais dans ses yeux illuminés par les milliers d'empoules de ce sapin, Meghan rêve d'un autre avenir, un autre quotidien. Elle oublie un instant ses rêves de devenir princesse et se voit devenir décoratrice pendant les fêtes de Noël. C'est bête, pour vous peut-être, mais pour elle, c'est la première fois qu'elle vit Noël de cette manière. Tout simplement parce que ses parents n'ont pas essez d'argent pour acheter des décorations et encore moins pour des cadeaux. Et si la petite est là en ce moment, c'est justement à cause d'une dispute de ses parents à ce sujet. Ce n'est pas qu'ils se disputent tout le temps mais ces derniers temps, elle n'aime pas se sentir au milieu de leurs conflits, alors ayant pris son sac à dos rose sur le dos avec quelques affaires -inutiles- dedans, Meghan est partie de la maison, sans prévenir personne. Apr!s s'être faufilée entre les jambes des grandes personnes dans le métro, elle est arrivée ici, en plein milieu de Manhatan, au milieu d'un décor qu'elle ne connaissait pas. « Salut, je m'appelle Charlotte, et toi ? J'aime beaucoup ton sac rose. Tu l'as acheté où ? Parce que j'en voulais un pour mon anniversaire et on n'a pas trouvé. Tu viens, ma mère est là-bas et j'ai pas le droit de trop m'éloigner. Tes parents sont d'accord ? » Oui, c'est vrai, ça fait beaucoup en peu de temps, mais vous savez, à cet âge-là, on débale un maximum de choses pour autant qu'on nous laisse parler et comme Meghan n'avait pas osé ouvrir la bouche, la petite Charlotte s'en était pris à coeur joie. Et d'ailleurs, quand elle lui avait pris la main pour la conduire jusqu'à sa mère, Meghan n'avait toujours pas dit un mot. « Ah ma chérie, te voilà ! Je t'avais dis de ne pas aller trop loin. Tiens, mais qui est-ce ? Tu as trouvé une copine de l'école ? » Mademe Hattaway venait juste de voir sa fille réapparaitre, aux mains d'une autre petite fille qui avait l'air un peu perdue. Suite aux questions de sa mère, Charlotte aurait bien voulu lui répondre mais elle se tourna vers sa nouvelle amie, réalisant qu'elle ne connaissait même pas son prénom. « Je m'appelle Meghan » finit-elle par lâcher, tout sourire. « Et où sont tes parents Meghan ? » lui demanda la mère de Charlotte, tout en regardant aux allentours deux paires d'yeux de parents cherchant leur fille. Un peu honteuse tout de même, sachant très bien ce qu'elle avait fait, Meghan finit par lui répondre, tout en regardant par terre « A la maison. » N'étant pas née de la dernière pluie, madame Hattaway s'accroupit pour être à la même hauteur que les deux filles et lui sourit, tout en replaçant l'une de ses mèches derrière son oreille « Très bien Meghan, que dirais-tu de venir avec Charlotte et moi chez nous prendre un bon chocolat chaud devant le sapin, il fait un peu froid ici, tu ne trouves pas ? » Meghan acquiesca, ne se doutant pas un seul instant de la ruse de la mère de sa nouvelle amie. Nouvelle amie qui d'ailleurs sautait de joie à cette idée ! « Ouais, super ! Tu vas voir, je vais te montrer ma chambre, on l'a repeinte y a pas longtemps, une vraie chambre de princesse. T'en a une comme sa toi aussi ? Parce que ça serait vraiment cool que toi et moi on ait la même, on serait comme des soeurs jumelles et ...

Eté 2004

La sonette de la porte d'entrée retentit. Je viens à peine de sortir de ma douche. Je sais que c'est Charlotte qui attend derrière la porte alors à quoi bon me presser, elle sait bien que je vais arriver non ? Je m'essuie et enroule ma serviette autour de ma taille, bien callée en-dessous des bras, avant d'enfiler une petite serviette sur mes cheveux. « Meghan c'est pas vrai, ouvre cette porte bon sang ! » Voilà qu'elle tambourine maintenant sur la porte. Charlotte et la patience, ça n'a jamais fait bon ménage ! « Oui, minute ! J'arrive ... » dis-je avant d'ouvrir la porte. Elle file devant moi, m'adressant à peine un sourire. « T'as des clés, c'est pour t'en servir, non ?! Et puis ... pourquoi t'es si pressée ? » et là, elle me regarde de son air "t'es jamais au courant de rien toi" mouais, pas faux après tout. « Matthew organise la fête de l'année chez lui ce soir ! C'est l'occasion en or, tu trouves pas ? » Je la vois déjà venir, mais je fais mine de rien. « Une occasion en or pour quoi ? Je te préviens, je ne marche pas cette fois ! » Je vois le désespoir se dessiner dans ses yeux, du coup, j'essaye d'éviter son regard. Elle se lèvre prusquement di divant, comme agacée. « Arrête de te voiler la face ma chérie, tout le monde sait que t'es folle de lui ! Alors arrête de broyer du noir et viens à cette fête, avec moi ! Au pire si tu te ramasse une veste, tu pourras venir pleurer sur mes épaules ! » Moi, la pétillante Meghan, broyer du noir ? Où avait-elle été chercher sa ? Elle m'avais presque convaincue mais sa fin laisse à désirer. « Waouw, tu me rassures Charlotte ! ». Le problème avec elle, c'est que les discissions avec Charlotte, ça ne se finit jamais. Enfin si, ça se finit, mais uniquement par ce qu'elle a décidé. D'ailleurs ele me prend la main et me fait me lever, tout en m'emenant vers la salle de bain. « Aller, il te reste une heure pour te préparer, et regarde le bon côté des choses, t'as déjà pris ta douche ! Et ... je suis allée faire du shopping cette après-midi, regarde ce que j'ai là ! » C'est alors qu'elle place juste sous mon nez une robe bustier noire en tissus et dentelle qui est tout simplement à tomber par terre. Elle sait comment me prendre par les sentiments. Je lui prend la robe des mains et referme la porte de la salle de bain tout en lui tirant la langue. Charlotte et moi, ça a toujours été comme ça.

C'est le début de l'été mais aussi la toute fin du lycée. Un nouveau monde s'ouvre à elles et elles comptent bien en profiter au maximum ! Les deux jeunes filles ont toujours été comme des soeurs, toujours là l'une pour l'autre, à se défendre, se faire des calins, se disputer, se réculcilier, se conseiller, rire, jouer, sortir, parler, faire du shopping, et j'en passe. De vraies amies inséparables. Souvent la fin du lycée marque des séparations parce qu'on choisit des voies différentes. Mais pour elles, c'est loin d'être le cas. La vie ne fait que commencer, leur vie ne fait que commencer.

Hiver 2010

Je suis enfin chez moi, au chaud, protégée des raffales de vent et de neige de dehors. J'enlève mes bottes avant de me laisser aller dans mon divant. Je suis épuisée, il doit être quoi ? une heure du matin ? Je tourne la tête et mes yeux se posent sur l'horloge sur le mur. Je soupire, réalisant qu'il est plsu de trois heures du matin. Et encore, si j'étis sortie, j'aurais eu simplement à me trainer jusqu'à mon lit et à sombrer dans un sommeil profond. Seulement je ne viens pas d'un bar, j'aurais préféré. Je viens tout droit de chez Charlotte. Elle a toujours su qu'elle pouvait m'appeler à n'importe quelle heure de la journée ou de la nuit et que je viendrais. Ce n'est pas la première fois qu'elle met la chose en pratique. Non, ça ne m'agace pas, j'aime me sentir utile. Seulement je ne sais pas. Je ne sais pas d'où je tire cette force de m'impliquer autant dans cette histoire. Dans leur histoire, à Charlotte et Mikhail. C'est vrai, je les ai toujours vu comme le couple parfait et idéal, avant que tout ne déraille. Mais aujoud'hui, rien ne va plus, et je crois qu'on est tous les trois au plus bas. Est-ce que je sers vraiment à quelque chose dans cette histoire ? Parce qu'après tout, si on se base sur mes expériences amoureses, on préférerait s'enfuir ! Au final, je pense qu'il n'y a plus que moi qui m'accroche à eux, parce que tous deux semblent voiloir s'éloigner l'un de l'autre. Et pourtant je m'acharne. Je ne sais pas à qui ça fait le plus de mal, à eux ou à moi ? Parce que oui, même après tout ça, ils sont encore et toujours mon idéal. Si entre eux ça ne colle pas, comment est-ce qu'une personne comme moi pourrait encore oser espérer croire en l'amour. Il faut que ça redémarre, qu'ils se remettent ensemble ! Autrement la terre entière est perdue !