Suis-je vraiment obligée de revenir sur les détails de ma vie qui m'ont détruite dès ma plus tendre enfance? Car franchement, je n'ai pas vraiment envie d'en parler et surtout pas à des inconnus. Mais je suis certaine, que bon nombre d'entre vous on entendu parler de l'accident de voiture qui a couté la vie à mes parents et ma soeur et qui m'a rendu orpheline dès mes 4 ans... Vous avez envie d'en savoir plus? Alors je vous conseille de consulter les archives de la ville, ils sauront certainement mieux vous renseigner que moi. Car moi après ce drame je fus adopter par ma tante pour continuer de vivre une vie pleine d'amour pour tenter me faire oublier cette souffrance infâme avec laquelle je dus grandir et qui me poursuivra jusqu'à la fin de mes jours...

Pourtant durant mon adolescence et surtout ces dernières années, j'ai réussit à tirer un trait sur mon passé. Je m'étais laissé vivre au jour le jour, me donnant à fond dans une passion que ma tante m'avait faite découvrir: l'équitation. Et c'est ainsi, que le jour de mes 13 ans, elle m'avait offert un cheval, un magnifique étalon noir avec des taches blanches parsemé le long de son dos. Et je dois bien avouer que ce fut le plus beau cadeau de toute ma vie... et j'en étais amoureuse. Tellement amoureuse, que je passé mes journées entières avec lui, oubliant même parfois de suivre les cours (ce qui bien entendu, me conduiront à des punitions et des représailles de ma tante). "Sultan" était devenu mon confident, mon journal intimes en quelque sorte. Jamais il ne me décevait, jamais il ne me trompait. Il avait ce regard poignant une fougue que j'avais réussi à maitriser dès ma première course dans un champ, une allure de vainqueur, et il était tout simplement majestueux. Il avait une prestance, et surtout, il avait tout mon amour. Un amour qu'il me rendait chaque jours malgré son fichu caractère qui s'accordait parfaitement au mien. Mais toutes les bonnes choses ont une fin et la sienne fut plutôt belle même si sa mort, dut à sa vieillesse me marqua au fer rouge.

Je me souviens parfaitement de ce jour, puisqu'il pleuvait des cordes et les champs commençaient à être inondés. Je rentrais de la fac, là ou je suivais des études de sciences qui ne me serviraient jamais, avec mon petit ami Steve. Et oui, comme toute jeune fille, moi aussi j'avais un amoureux mais l'inconvénient était que moi je ne l'aimais pas... Car depuis la mort de ma famille, j'étais devenu solitaire et surtout je ne quittais jamais mes proches de peur de les perdre à leur tour. Ce serait trop long à expliquer mais l'amour, n'était vraiment pas fait pour moi, et je lui brisa le coeur en le plaquant du jour au lendemain en lui dévoilant mes pensées les plus intimes. Bref, revenons à Sultan, qui avait rendu son dernier souffle ce soir là. Jamais je n'avais ressentis cette peine. J'étais à la fois soulagée car il ne souffrirait plus de ces articulations devenues douloureuses avec le temps mais j'étais aussi tellement mal que j'avais envie de rendre l'âme. Je ne comprenais pas que toutes les personnes que j'aimais disparaissaient comme ça et je n'en pouvais plus de vivre dans un monde qui me semblait de plus en plus cruel. Mais, elle, ma soeur me sorti de ma dépression. Elle prit soin de moi, me fit relever la tête, m'entraina avec elle à sortir, à voir la vie autrement que dans un champs, et une cours à m'occuper des chevaux et de la paille. Et ce fut à ce moment, que je me découvris vraiment. Je pris enfin conscience de la personne que j'étais devenue. Si bien, que je fus surprise de constater que de la petite fille fragile, pleurnicheuse, déprimée et peureuse avait disparu pour laisser place à une jeune femme prête à tout pour ceux qu'elle aime. Dur, direct, capricieuse, fonceuse, vive et jamais la langue dans ma poche, je dis haut et clair ce que je pense. J'aime m'affirmer pour montrer que j'existe et surtout pour me faire une place dans ce monde qui est devenu mon ennemi depuis bien longtemps. Mais j'ai aussi gardé mon âme d'enfant, dans laquelle j'aime me replonger les soirs pour passer du temps tranquillement et seule. Par contre, mon plus gros défaut, reste mon manque de confiance en tout sauf en moi, car oui je suis très méfiante et ma soeur ne cesse de me torturer avec ça... et un jour je compte bien lui faire payer! En plaisantant bien sure!


Bon cessons de pleurer sur mon sort et de parler de ma vie, car aujourd'hui, depuis que j'ai fêté mes 20 ans, je me sens enfin libre et heureuse. Quoi que heureuse est un bien grand mot car ma soeur a décidé de quitter la maison. La peste, moi qui l'aime plus que tout, qui a passé mon adolescence à la protéger, elle est parti du jour au lendemain sur un coup de tête. Mais bien entendu il est hors de question que je la laisse seule et c'est pourquoi j'ai décidé de la rejoindre à Portland, là où elle s'est réfugiée. Mais j'ai la ferme intention de revenir chez moi, car c'est là que ma vie est encrée. Et je n'abandonnerais jamais ma tante, son haras, ma maison et surtout mes souvenirs heureux même si certains, je voudrais les effacer pour toujours de ma mémoire. Mais bon j'étais décidé à revenir alors je suis parti confiante, avec mes économies en poches, un sac de voyage contenant le stricte nécessaire pour passer une semaine entière, belle et propre, dans une ville totalement inconnue. Et quelle ne fut sa surprise lorsqu'elle m'ouvrit la porte, et qu'elle me vit tout sourire avant de piquer une crise d'hystérie et de colère tellement j'avais eu peur pour elle... La suite? Et bien, laissez moi la vivre et je vous la raconterais surement plus tard... ^^